Parfois je ferme les yeux et je te revois allongée sur ce canapé sur lequel tu dormais quand tu n'avais pas la force de monter jusqu'à ton lit après une chimio. Parfois je ferme les yeux et je te revois écouter avec attention mes explications sur mes cours de SVT que j'essayais d'apprendre à voix haute. Parfois je ferme les yeux et j'entends à nouveau le silence des couloirs vides le soir quand je descendais te chercher un coca à l'hôpital. Parfois je ferme les yeux et je sens à nouveau ta main me caresser les cheveux quand je m'endormais doucement à ta place dans ce lit d'hôpital. Parfois je ferme les yeux et je nous revois dans le canapé devant nos émissions de cuisine des heures durant. Parfois je ferme les yeux et j'ai l'impression de sentir à nouveau ta peau contre la mienne quand tu m'embrassais en arrivant. Parfois je ferme les yeux et je rêve que tu es encore là.
Et depuis ce jour, malgré toutes ces années qui passent, je n'arrive pas à imaginer comment toutes ces épreuves que tu as traversées peuvent être endurées par des enfants aussi.
Alors cette année, pour la deuxième fois, je courrai 10 km pour soutenir ces petits guerriers et leur offrir des traitements à la hauteur de leur courage. J'espère que de la haut tu me regarderas à côté de toutes ces petites étoiles, et je sais que tu seras la pour m'encourager.
Tu me manques.
Go, fight, win.
Mathilde