La collecte de Bruno LEMARCHAND

by Bruno LEMARCHAND for Imagine for Margo

Je soutiens Imagine for Margo qui fait un travail très important. J'ai décidé de collecter des fonds pour financer leurs actions.
Si (et seulement si) je collecte 1000 euros de dons, je pourrai m'inscrire et participer au Grand Raid 2017.
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Merci pour votre soutien!
Bruno LEMARCHAND
 
Je voulais faire mon 2eme GRAND RAID cette année mais n'ai pas été tiré au sort. VOIlà pourquoi j'avair fait le premier (texterci après) . Faire le deuxieme en 2017  grâce aux donateurs pour le recherche contre le cancer serait un honneur formidable!


COMPTE RENDU DE COURSE DU DOSSARD 47
http://grandraid.sfr.re/pages/coureur/scratch.jsp?dossard=47

Le Grand Raid, cette course mythique et légendaire s’est approchée de moi, lorsque j’ai découvert la Réunion ; partie du patrimoine réunionnais, elle me semblait lointaine et inaccessible. Au fil des années je l’ai côtoyée. J’ai pu y participer en tant que médecin bénévole, je voyais des sportifs et patients qui participaient puis des amis, des collègues qui l’avaient faites, je commençais à l’étudier. L’ultratrail et moi nous sommes rapprochés.
Traverser l’île d’une traite me traversait bien l’esprit, mais je n’avais rien à prouver, ni à moi, ni aux autres. Faire cette course pour la finir sans cause ni plaisir ne présentait aucun intérêt.
Je savais qu’il était tuojours possible d’aller au bout des choses sous réserve de le vouloir mais je ne voyais pas d’intérêt à l’époque à faire ce type d’ efforts. 

Puis j’ai connu Élisabeth.
Elle, allait la faire, cette course et voulait la faire bien. Les choses se sont montrées sous un aspect tout à fait différent : s’entraîner et participer avec elle n’était plus que du plaisir. Je me suis inscrit. 
Les efforts fournis à l’entraînement étaient des moments de partage et de complicité extraordinaires, les sorties montagne des moments magiques. Avec elle, mon expérience, mes connaissances pratiques progressaient, mon corps suivait.
Tout au long de l’année, il y avait des petits pas à franchir. Les efforts constants motivés par l’amour de ma compagne, du trail, de l’activité sportive, l’ambiance du groupe d’entraînements se sont poursuivis avec coeur tout au long de l’année. Je ne pense pas mentir en disant que je n’ai jamais souffert et toujours pris du plaisir.
« J’ai fait un belle saison ».

Peu avant le Grand Raid, je voyais qu’il était possible de terminer cette course comme je le souhaitais : prendre plaisir et profiter tout au long de la course (la durée de cette épreuve ne permet que d’allonger la durée du bonheur).
Fin de l‘affutage physique, ce qu’il faut de préparation de logistique pour prévenir au mieux tout incident, quelques craintes, quelques doutes avant le départ. Derniers moments de partage avec ma compagne : repos, repas, repos, repas, repos, repas, repos, repas, repos et repas. 

Le top départ est donné, la foule s’éclaircit.
Mon premier objectif était d’atteindre domaine à Vidot «rapidement mais sans me cramer» (tout est question d’équilibre dans la vie). Premier objectif atteint, ce qui me permet de monter de Notre-Dame de la Paix sans bouchons (ce tronçon avait été répété il y a une semaine avec Elisabeth, ça passe sans problème) je continue mon ascension vers Textor avec la pêche. Au ravito de Piton Sec, je rencontre Pascal LeNabat médecin urgentiste et ami. Ça me fait chaud au cœur. Coup de téléphone à Jacques pour le prévenir que je serai à Mare à Boue un peu en avance sur la prévision de mon temps ; il m’annonce qu’Élisabeth n’est que quelques minutes devant moi. Je me souviens « ce serait bien qu’on fasse la première partie jusqu’à Cilaos ensemble » m’avait-elle dit pendant l’année, cela me semblait à l’époque impossible, mais, aujourd'hui, quelques minutes simplement de retard… Je continue la course d’autant plus rapidement jusqu’à Piton Textor sans parvenir à la rattraper. Une fois en haut naturellement, il faut descendre. Hélas, je ne suis pas pas le meilleur dans cet exercice malgré mes progrès constant au fil des derniers mois! Je me fais doubler et je vois bien que malgré son instabilité de cheville, ma championne doit prendre de l’avance. Je gère comme je continuerai à le faire tout au long de la course : mon premier objectif est de finir cette course, je ne vais pas me blesser sur la première descente. J’arrive à Mare à Boue ; je suis bien, je pressens que la course bien va bien se passer. Jacques m’attend avec un copain.
Ils m’assoient, me font manger, me donnent mon ravito en me couvrant comme un enfant : ça ne fait pas gagner de temps tout ça ! Je repars dans la montée de Mare à Boue. Qu’est ce qu’elle me paraît longue : je n’en vois pas le bout, de Mare à Boue. Comme tout est si bizarre pendant ce Grand Raid. Montée un peu difficile, descente de Kerveguen coriace, j’avance et me fais doubler à mon rythme (ce n’est pas un discours de champion, ça !). Début de douleurs externes du genou (j’espère qu’elles ne vont pas me suivre tout au long de la course) en descente, puis longue portion de route que je redoute habituellement, mais qui je passe relativement bien, en reprenant même quelques places puis arrivée à Cilaos. 
Je ne suis pas trop mal, presque encore frais. Je ne dois pas trop passer de temps ici pour ne pas que les démons de l’abandon puissent m’envahir. Je change de chaussures (j’abandonne mes toute nouvelles Salomon achetées il y a une semaine avant la course pour les anciennes Saucony qui, elles, s’étaient nettement détériorées quelque jours avant le départ) j’ai l'impression que ce changement de chaussures répartiront mieux les contraintes sur mes pieds qui sont les premiers à souffrir.
Je repars sous le cagnard. La montée de cascade Bras Rouge est difficile. J’arrive plusieurs heures avant la barrière horaire au pied du Taïbit, mais je prends conscience que cette barrière horaire n’est pas de plusieurs jours et que durant les heures qui suivent je vais devoir avancer : premier doute sur mes capacités à finir. Montée du Taïbit sous le soleil étouffant, difficultés à m’alimenter, à m’hydrater, et la fatigue ma gagne. Il faut que je dorme, il faut que je boive, il faut que je mange; ma montre me le rappelle («boire» «manger» «boire» «manger»), mais je ne bois rien, je ne mange rien, je ne bois rien, je ne mange rien et je fatigue. Je pense à dormir sur un coin du sentier peu avant Marla ou je devais me reposer. Je demande un traileur si c’est dangereux de dormir ici à côté du sentier «Monte un peu plus haut, il y a la tisanerie c’est un bon coin pour dormir ! ». Arrivé là bas, tisanes bien sûr, musique, ambiance de fête, mais rien pour dormir : je me relance. Tipa, tipa, j’arrive en haut du Taïbit puis je redescends à Marla.
Là, Danny me retrouve. Ah ces bénévoles! Qu’est ce qu’ils sont géniaux ! Toujours le sourire, toujours à nous aider. C’est le cas de Danny qui m’offre du poulet à manger. Je m’endors 20 minutes (je suis habitué aux petites siestes récupératrices). J’ai le coup de téléphone de mon frère Xavier qui sait me soutenir. C’est pour ça aussi que je fais le Grand Raid: à se mettre en difficulté, on retrouve bien mieux ses proches et ses valeurs. Ça été le cas pour ma famille. Rien que pour ça, ça valait le coup de faire cette course.
Je repars à bonne allure. Je double un trailer tête baissée, musique dans les oreille. Je le passe puis je le reconnais. C’est Julien Peytral, mon ami pharmacien avec qui je fais équipe sur le Grand Raid (le 3ème compère de l’équipe, Ianis Tsokanis, anesthésiste, doit être loin devant lui, c’est le bon de l’équipe !) : nous sommes les Thérapi’D ! Julien venait d’avoir un coup de mou, mais en parlant il reprend du poil de la bête et on avance à une bonne allure. Cette agréable comgnie permet d’avancer en pensant à autre chose qu'à la course. 
Plaine des Merles, petit ravito. La nuit commence à tomber sur Mafate. On attaque la descente du sentier Scout. Julien est bon descendeur, il ne va pas traîener «je prends du temps en descente parce que je vais un peu plus ramer en montée». J’en profite pour m'accrocher et parviens à le suivre sur quelques kilomètres : j’arrive même à doubler quelques concurrents en descente ! Puis il me lache ; je reprends un petit rythme tranquille de descente (je ne le reverrai qu’à mon arrivée où il finira 6 places derrière moi). 
Arrivée à Grand Place ; je me sens bien ; je rencontre le Docteur Philippe Elkienbaum, chef de service de chirurgie orthopédique, qui est le médecin du poste ; lui a déjà couru 11 GR ; je le prenais encore pour un héros il y a quelques années ; aujourd’hui les rôles sont inversés. Il a un grand sourire (en dehors du contexte hospitalier, un médecin semble toujours beaucoup plus sympa); il me dit que je semble frais, que je l’étonne -parole de sage expérimenté !- j’en suis plutôt fier. 
Je repars, je commence à voir des trailers sur les coins des sentiers fatigués ou endormis. Moi, ça va; je continue ma route. Poursuite du parcours dans Mafate de nuit. Paysages féériques de lucioles humaines grimpant les montagnes. Je commence à fatiguer en fin de soirée, mais je prévois de continuer jusqu’à Roche Plate où je pourrai m'endormir. La dernière montée de Roche Ancrée est dure. Je comprends Élisabeth qui me disait qu’elle lui avait semblé infinissable durant ses précédents Grands Raids. 
Arrivée à Roche Plate, gros ravito, je mange bien et je me couche sur une paillasse avec une couverture de survie. Il est deux heures, je mets mon alarme à 2h55, mes boules quies, mon cache-yeux. Je dors…
Je me réveille : 3h40; mon alarme n’a pas sonné. Plus de batterie sur ma montre. Bon, pas de drame, je n’ai pas perdu trop de temps, je suis frais, j’ai l’heure sur mon téléphone portable et je pourrai avoir une nouvelle montre à Sans Soucis. J’attaque la montée du Maïdo de nuit sans difficultés. Arrivée en haut et sortie de Mafate au lever du jour.
Au ravito, je téléphone à David qui devait faire mon assistance sportive ; il m’attend bien, mais 2 km en amont (!): ce n’est pas grave, rien d’essentiel dans le sac d’assistance sportive, j’en profite pour me servir au ravito de l’organisation et attaque la descente. Début un peu difficile, mais la fin est roulante et sur ce type de terrain, j’arrive à recourir. 
Arrivée à Sans Soucis, je prends mes affaires, je rencontre Richard, I’ami des Pouakés, qui repart avant moi : je ne suis pas un rapide au ravito (je n’étais pas non plus rapide lors des transitions en triathlon, faute sûrement de motivation).
Je repars : montée du sentier du bord, puis descente Kaala jusqu’à La Possession. Je rencontre encore des amis, Cédric qui a bien fini, Micka qui a dû abandonné, Carine qui me donne mon ravito. Je suis heureux, je me vois déjà finir, je sais qu'Élisabeth est arrivée dans de bonnes conditions. Coup de téléphone de Zav’, mon frère , je suis aux anges. Il n’y a plus que la fin, «les doigts dans le nez !».
J’avais fait déjà le Chemin des Anglais en 45 minutes et la montée du Colorado en 55 minutes. Je n’avais pas bien préparé cette fin de course qui me semblait courte. Je repars avec quelques barres, un peu d’eau, pas de plan.
Le chemin des Anglais me semble long… Je marche sous le soleil. Je parle avec un trailer qui vient de Paris, je lui raconte ma vie et des idées noires s’emparent de moi. J’ai oublié qu’Élisabeth était arrivée, je crois qu’on me l’a pas dit pour me cacher qu’il lui est arrivé quelque malheur : sorte d’hallucination cauchemardesque. Je me force d’ oublier cette idée et me concentre sur mon objectif : terminer la course . La vie m’a appris à éliminer très facilement toute idée négative qui ne peut être que nuisible à la poursuite de ses tâches. 
La marche se fait longue, je préfère courir jusqu’à La Grande Chaloupe. Dernières foulées sur le plat, les chevilles commencent à tirailler.
Plus que la montée du Saint-Bernard et la descente du Colorado, j’attaque dur. Un traileur me crie « il reste encore 15 km » (il a raison), mais je lui réponds en toute bonne foi « Non ! Il n’y a plus que 600 m de dénivelé positif puis négatif et enfin on est arrivé ». En effet, la montée du Saint-Bernard m’a semblé infinissable ; j’avais l’impresion qu’on déplacait la montagne au fur et à mesure de mon avancée. Je ne pouvais pas lâcher si près de l’arrivée; je voyais déjà la nuit à nouveau tomber. Je téléphone à Élisabeth et lui rappelle un de ces moments partagés lors des entraînements «Quand on voit la boule du Colorado pendant le Grand Raid on est au bord des larmes »; je suis heureux, j’arriverai bientôt, je ne suis pas à 10 minutes près. Arrivé en haut du Colorado,les pieds commencent à me faire souffrir, j’avais une ténosynovite des extenseurs (pas de difficultés diagnostique même en fin de course), rien de bien grave. Descente du Colorado longue, prudente et lente. Après quelques dizaines de minutes, je commence à voir le stade de La Redoute. Je profite du moment , je ne me dépèche plus. Je me fais de temps en temps doubler par des trailers. Progressivement, le stade de La Redoute se rapproche. En bas du Colorado, je marche, j’arrive près du stade en marchant, je n’ai plus trop la force de courir. Je vois LaÏna et Gaëtan, je les prends par les mains, fais quelques dernières foulées avec eux et passe la ligne d’arrivée. J’ai fait le Grand Raid. 
Je suis fatigué. Je peux me reposer. Jacques est là aussi pour m’accueillir. Je la salue puis puis pars directement m’asseoir sur une table, demande à Laïna de me commander un repas frugal
Voilà, j’ai franchi une étape de plus dans ma vie. Je me sens Réunionnais.
Je retrouve Élisabeth à l’hôtel, sa sœur. Je suis heureux. Les suites aussi sont formidables. Nouveaux moments complices avec réveil dans la nuit pour encourager ceux encore sur la course et pour manger. Le lendemain, repos, piscine à l’hôtel. 
Je prends contact par mail avec ma famille, je découvre qu’elle m’a suivi tout au long de la course, l’émotion s’empart de moi le lendemain, les larmes me coulent des yeux. Elles couleront encore 2 ou 3 fois cette semaine.
Remise des récompenses au stade de La Redoute. Quelle chance d’être avec une compagne qui est une vraie championne! Je l’aime.
C’est grâce à elle que j’ai fait tout ça : ce n’est donc que le début de l’aventure. 
Merci Élisabeth.
Merci à sa famille:   Jacques LegrosRoselaine Techer, Stéphanie,  Manu Techer, Jean- Jean Francois LegrosSandrine LegrosDaniella Legros, BB…
Merci  Soizic Coudière !!!
Merci à ma famille qui m’a soutenu. Je suis ce que je suis grâce (à cause de ? ;) à vous  Claude Lemarchand Elisabeth Lemarchand Emmanuel Lemarchand Valérie Allgeyer-Lemarchand  Ptit Lu Jean-françois Roussel.
Merci à Danny, Sylvie, David.
Merci aux Pouakés, à  Cédric Plaire.
Merci aux préparateurs physiques  Optimiz Perf, entraîneurs, organisateurs, à tous les sportifs ayant l’esprit sportif, d’aventure qui savent qu’il y a quelque chose de plus grand derrière ces évènements sportifs
Merci à tous les handicapés sportifs qui nous montrent un bel exemple ( Eric DargentIsmaël GuillioritCedric Andrieux...).
Merci aux pionniers du trail qui à l’époque avaient tracé une route et avait fait des explorations en plus formidables encore.
Merci à ceux qui m’ont soutenu : Raoul ; Sophie, Claudia, Grâce,  Mathieu Gourdon, Valérie, Pascal, 
Merci aux Thérapi’D (26ème au classement par équipe)

Parce que la vie et une belle aventure, il faut la vivre. 
Soyez heureux, profitez, vivez !


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La Diagonale des Fous 2017 - Grand Raid de la Réunion
Imagine for Margo

L'association Imagine for Margo - reconnue d'utilité publique - mobilise les acteurs clés de la santé et collecte des dons afin d'accélérer la recherche européenne contre le cancer des enfants. L'association mène également des actions pour sensibiliser à la cause, améliorer le bien-être des enfants malades et soutenir leurs familles. Depuis sa création en 2011, Imagine for Margo est devenue un acteur majeur de l’oncologie pédiatrique à l’échelle nationale et un acteur influent en Europe.