Chaque année, plus de 60 000 réfugiés - hommes, femmes et enfants - arrivent sur le territoire français en quête de protection après avoir fui leur pays d'origine en guerre. Bien que depuis plusieurs mois l'actualité soit particulièrement tournée vers cette réalité, on oublie souvent que beaucoup de ces exilés ont été victimes de violences extrêmes aux effets dévastateurs et qu'ils ont besoin de soins appropriés.
On estime à plus de 125 000 le nombre de personnes ayant été victimes de la torture et de la violence politique dans leur pays d’origine et actuellement réfugiées en France. Ces femmes, ces hommes, ces enfants ont traversé des évènements impensables et sont en très grande souffrance physique et psychique. Leurs traumatismes sont multiples et redoublés par le long chemin d’exil souvent très douloureux, les conditions d’extrême précarité dans lesquelles ils vivent ici et le manque général de reconnaissance.
Or, il existe une réelle carence dans la prise en charge de ces personnes, en raison du manque de formation des professionnels qui sont très souvent démunis face à ce public, d’un système de santé public peu adapté, des difficultés d'accès aux soins notamment en raison de la langue, et de l’insuffisance de lieux spécialisés.
Créé en 1995, le Centre Primo Levi est le plus ancien centre en France spécifiquement dédié aux personnes victimes de torture et de violences politiques réfugiées. Depuis vingt ans, le centre vit au rythme des crises internationales, avec un temps de décalage qui est celui du voyage, puis de l’arrivée dans le pays d’accueil avec comme premières urgences, celles de faire une demande d’asile et de trouver des solutions d’hébergement.
De plus en plus de mineurs sont concernés. Ils sont particulièrement vulnérables. La plupart des enfants que nous suivons sont des rescapés de massacres, d’opérations militaires contre des civils (à cause de leur appartenance ethnique, de leur religion, de leur nationalité ou de leur lieu de résidence), ont assisté au massacre de leur famille, de leurs proches, ont perdu un parent ou les deux, des frères, des sœurs...
Le centre offre à tous, adultes et mineurs, un rempart contre l’effondrement, un cheminement vers un mieux-être, une reconstruction parfois. Il propose via son centre de soins une prise en charge pluridisciplinaire (psychologique, médicale, sociale et juridique) qui permet de répondre aux multiples traumatismes de ces personnes et de les accompagner pour trouver des solutions aux nombreuses difficultés sociales et juridiques auxquelles ils sont confrontés au quotidien. Le centre Primo Levi est par ailleurs, en Europe, un des seuls centres de soins prenant en charge des enfants et des adolescents.
Depuis sa création, le centre a recours à l’interprétariat professionnel, un élément essentiel pour qu’un véritable travail thérapeutique puisse avoir lieu. Il est en effet trop difficile pour les patients d'évoquer ces épisodes traumatiques dans une langue qu'ils ne maîtrisent pas. Et il est impensable de demander à un proche conjoint, voire enfant de traduire l'indicible.
La prise en charge de ces victimes représente un enjeu à la fois social, politique, sanitaire et avant tout humain. Nous sommes tous concernés, toutes générations confondues.
Nous avons besoin de vous pour aider ces familles, hommes, femmes, enfants, mineurs isolés, en souffrance, à ne plus vivre continuellement dans leur traumatisme, à reprendre confiance en eux et dans les autres, à retrouver un équilibre, à pouvoir se construire un avenir.
Cette année, l’objectif est de réunir 12 000€ pour permettre à 60 personnes suivies au Centre Primo Levi d’être accompagnées d’un interprète professionnel tout au long de leur suivi psychologique, pendant 1 an.
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